4.1. Choix d'une technologie d'usinage
4.2. Sélection de décortiqueurs
4.3. Sélection des zones d'interventions
4.4. Sélection des opérateurs
Pour mieux valoriser le riz local, il apparaît indispensable de résoudre les nombreux problèmes qui se posent après la récolte notamment en modernisant les techniques de décorticage, en améliorant les pratiques d'étuvage, en favorisant la recherche de la qualité et en développant les circuits commerciaux.
Le programme PASAL a déjà initié de nombreuses actions pour favoriser la commercialisation en aidant financièrement les centres de regroupements et de distribution du riz local. Il cherche aujourd'hui à appuyer les transformateurs par la mise en place de crédits d'équipements.
En matière de décorticage mécanique, les importations souvent anarchiques de matériels disparates sont généralement à l'origine des difficultés rencontrées par les transformateurs pour faire fonctionner leurs installations: mauvais choix de matériels, cellules motrices inadaptées aux besoins de puissance ou aux conditions d'utilisation, manque chronique de pièces détachées, absence de service après vente,...
4.1.1. Rizerie industrielle
4.1.2. Rizerie semi-industrielle ou minirizerie
4.1.3. Décortiqueries artisanales
Le projet Chinois SIGUICODA (Société Sino Guinéenne de Coopération pour le Développement Agricole) prévoit la mise en service prochaine, dans la région de Koba, d'une rizerie industrielle de 30 T/j. Cette unité est prévue pour traiter dans un premier temps la production d'un périmètre de 600 ha dont une partie en double récolte (3600 T) porté à terme à 2 000 ha (7 000 à 8 000 T).
Le projet Malais SOBERGUI (Société Bernas de Guinée), construit également une rizerie industrielle de 30 T/j dans la zone de Monchon en Guinée Maritime pour transformer la production d'un périmètre de 800 ha (2 400 T). La capacité potentielle annuelle de la rizerie (> 7 000 T) conduira certainement les responsables à collecter plus de 4 600 T auprès des producteurs voisins de la zone du projet.
Hors de ces deux projets spécifiques, il ne serait pas réaliste de proposer l'implantation de rizeries industrielles étant donnée l'organisation actuelle de la filière riz en Guinée.
En effet, les unités industrielles qui permettent la transformation de plusieurs milliers de tonnes de paddy par an conduisent naturellement à abandonner la prestation de service pour privilégier une activité de production de riz blanc. Ce mode de gestion nécessite
- d'organiser la collecte du paddy sur un vaste rayon (correspondant à la production de plusieurs milliers d'hectares pour des rendements compris entre 1 et 1,5 T/ha),- de disposer de structures de stockage importantes pour conserver la matière première correspondant à une activité annuelle.
- de s'assurer d'un marché pour le riz usiné de qualité.
Ces fortes contraintes ainsi que les investissements considérables que représente la réalisation de ce type d'installations (près de 1,5 milliards de FG pour une rizerie 3T/h) et l'importance des fonds de roulement nécessaires à l'achat de la matière première n'incitent généralement pas les investisseurs privés à occuper ce secteur.
Figure n° 4: Schéma du décortiqueur Engelberg
Figure n° 5: Schéma du décortiqueur à rouleaux (avec blanchisseur à friction)
Enfin, dans la plupart des pays Africains, les rizeries industrielles sont en proie aux pires difficultés face à la concurrence des minirizeries ou des décortiqueries artisanales.
Ces unités sont comparables aux unités industrielles mais leur taille réduite et la simplification de leur diagramme d'usinage les rend moins onéreuses et plus accessibles aux investisseurs privés. Même si les quantités susceptibles d'être traitées annuellement sont moindres (1 000 à 2000 T), le mode de gestion en production de riz blanc présent les mêmes contraintes que précédemment: organisation de la collecte du paddy, besoins en infrastructures et équipements conséquents, débouchés sur le marché pour le riz blanc.
C'est peut-être vers ce niveau de transformation que s'orientera, à terme, la filière riz en Guinée mais la mécanisation de l'usinage du riz, en Guinée, est encore trop récente pour proposer un développement de ce type d'installation au cours des toutes prochaines années.
Etant donnée l'organisation de la filière, la décortiquerie artisanale reste l'unité de transformation la plus adaptée aux besoins actuels des différents opérateurs. L'effort doit donc porter sur la diffusion des équipements individuels de transformation. Le seul matériel aujourd'hui aisément vulgarisable reste le décortiquer «Engelberg» (fig. n° 4).
Dans le futur, pour les installations dont le volume d'activité annuel dépasserait les 500 T de paddy, il sera certainement nécessaire de promouvoir le remplacement progressif des décortiqueurs Engelberg par des unités compactes associant décortiqueur à rouleaux et blanchisseur pneumatique ou abrasif (fig. n° 5). Ces unités compactes ont, en effet, des capacités plus importantes (500 kg/h à 800 kg/h) et permettent d'améliorer les rendements d'usinage.
Parmi les éléments importants devant accompagner la diffusion des équipements d'usinage, la fourniture des pièces de rechange ainsi que la formation des opérateurs restent prépondérants. Les Sociétés de revente des matériels doivent être en mesure d'assurer ce type de prestations.
Il existe actuellement en Guinée 2 principales Sociétés qui importent des décortiqueurs de type Engelberg. Il s'agit dans les 2 cas de matériel fabriqués en Chine continentale.
La Société SOAGRIMA propose une machine de grosse capacité (Engelberg d'un débit de 300 à 400 kg/h) accouplée à un moteur thermique à refroidissement à eau d'une puissance voisine de 20 CV. Cette société commercialise l'unité à un prix voisin de 4 M FG, avec un lot de pièces détachées, et assure l'installation des matériels et un certain service après vente. La capacité horaire des matériels proposés devrait correspondre au besoin des installations "urbaines" précédemment décrites.
La Société CCIEC (Centre Chinois d'Investissement, d'Exploitation et de Commerce) commercialise une machine de plus faible capacité (Engelberg d'environ 150 kg/h) accouplée à un moteur thermique de 12 CV pour un montant total voisin de 2 M FG. Ce fournisseur propose un lot de pièces détachées assez disparate et ne dispose pas encore d'un réel service après vente. La capacité horaire de l'unité devrait satisfaire les besoins des installations précédemment qualifiées de "rurales".
D'autres Sociétés ou projets ont, dans le passé, proposé des matériels d'origines Indienne, Sénégalaise, Française ou Italienne mais leur activité temporaire n'a pas permis un réel suivi des installations mises en place.
Photo n° 9: Décortiqueur (SOAGRIMA) entraîné par moteur électrique (Sangarédi)
Photo n° 10: Petit décortiqueur Chinois (CCIEC) dans la région de Koba
Enfin des artisans forgerons proposent des "têtes de décorticage" fabriquées localement mais la fourniture de la cellule motrice reste toujours problématique.
Pour toute action future, il semble donc préférable de recommander les matériels proposés par les Sociétés SOAGRIMA et CCIEC. Les fournitures devront cependant être accompagnées d'un lot de pièces détachées suffisant pour satisfaire les besoins d'une campagne d'usinage.
On peut évaluer globalement les besoins immédiats en pièces d'usure à:
pour le décortiqueur:- Une quinzaine de jeux de grilles
- Cinq jeux de barrettes de fixation des grilles avec les vis adaptées
- Trois à quatre freins ou couteaux métalliques
- Trois jeux de roulements du cylindre nervuré
- Un cylindre nervurépour le moteur
- le moteur diesel à refroidissement à eau ne devrait pas au départ connaître de pannes particulières s'il est utilisé et entretenu correctement. Il apparaît cependant que dans la plupart des cas les installations sont arrêtées à cause d'une panne moteur. Il apparaît souhaitable que le fournisseur ait alors un stock de pièces détachées suffisant pour permettre le dépannage rapide du moteur par un motoriste local (les pièces courantes concernent les segments, pistons, vilebrequin, bielles, injecteurs, pompes,...)
On notera que dans les rares zones qui disposent d'électricité, il est fortement recommandé d'entraîner les têtes de décorticage par des moteurs électriques qui ne nécessitent aucun entretien spécial si ce n'est le nettoyage périodique des ailettes de refroidissement.
Nous avons que dans les régions étudiées, la faiblesse et l'usure du parc actuel de machines laissent de nombreuses possibilités pour l'implantation de nouveaux matériels.
La mécanisation du décorticage dans les zones rurales des Bowés en Guinée Maritime devrait permettre de mieux valoriser le riz produit localement et d'approvisionner les régions de Labé et de Boké en riz de meilleure qualité.
Dans un premier temps, on cherchera à éviter les zones ayant des fortes spécificités locales: zones de Fria en Guinée maritime par exemple du fait de fabrications locales à faibles prix ou encore zone de Monchon où le projet SOBERGUI prévoit la mise en service prochaine d'une rizerie industrielle de 30 T/j.
En Guinée Forestière, les zones de Lola ou Gouécké ne devraient pas être retenues comme prioritaires car le coût de l'usinage y est trop bas pour assurer la rentabilité économique de nouvelles installations. A l'inverse, la zone de Guékédou, encore peu équipée, paraît nettement plus intéressante.
Les opérateurs devraient être choisis en fonction des quantités de riz qu'ils sont susceptibles de drainer en raison notamment
- de leur intégration dans la filière,- des installations qu'ils sont susceptibles de proposer à leur clientèle (aire d'étuvage et de séchage, bâtiment de stockage,)
- de l'emplacement des installations (proximité d'un marché ou d'une voie de communication)
Coûts d'acquisition et de gestion d'un décortiqueur Engelberg "rural"
PRIX MACHINES |
2 000 000 FG |
FRAIS ACHAT |
0 FG |
PRET EQUIPEMENT |
1 400 000 FG |
Durée prêt |
1 ans |
Taux d'intérêt |
20.0% |
Apport personnel |
30% Prix achat |
Frais prêt équipement |
0 FG |
Annuités prêt |
1 680 000 FG |
Montant total intérêts |
280 000 FG |
Durée vie machines |
5000 heures |
Coefficient réparations |
60% Prix Achat |
Responsable |
0 FG/j |
Meunier |
3 000 FG/j |
Autre personne |
0 FG/j |
Prix gasoil |
700 FG/l |
Frais divers |
0 FG/j |
Prestation détail paddy |
30.00 FG/kg |
Prestation/sac de paddy |
1800 FG/sac |
Poids "sac" paddy |
60 kgs |
Coût sacherie et transport |
0 FG/sacs |
PRIX VENTE RIZ |
475 FG/kg |
PRIX VENTE SON |
15.00 FG/kg |
Caractéristiques et performances d'un décortiqueur Engelberg "rural"
Puissance moteur |
12 Cv | ||
Charge moteur |
80% | ||
Débit théorique en paddy |
150 Kg/h | ||
Quantité minimum (0 à 20 kg) |
20 kg | ||
Débit réel |
150 Kg/h | ||
Rendement riz |
60% paddy | ||
Rendement son |
40% paddy | ||
|
riz entier |
0% riz | |
PERIODES TRAVAIL | |||
NORMALE jour |
6 h/j | ||
NORMALE semaine |
5 j/sem | ||
NORMALE campagne |
4 mois/an | ||
Quantités en sacs |
100% | ||
CREUSE jour |
3 h/j | ||
CREUSE semaine |
3 j/sem | ||
CREUSE campagne |
3 mois/an | ||
Quantités en sacs |
100% | ||
TOTAL PAR PERIODE | |||
NORMALE |
| ||
|
Heures |
480 h/an | |
|
Jour |
80 j/an | |
|
quantité paddy |
72 tonnes/an | |
|
quantité riz blan |
43 tonnes/an | |
CREUSE |
| ||
|
Heures |
108 h/an | |
|
Jour |
36 j/an | |
|
quantité paddy |
16 tonnes/an | |
|
quantité riz blan |
10 tonnes/an | |
BILAN TOTAL ANNUEL | |||
|
Heures |
588 h/an | |
|
Jours |
116 j/an | |
|
Tonnage en riz blanc |
53 tonnes/an | |
|
Tonnage en paddy |
88 tonnes/an | |
|
|
Dont en sacs |
88 tonnes/an |
|
|
Dont au détail |
0 tonnes/an |
Consommation gasoil |
1 129 l/an |
PRIX REVIENT PAR KG PADDY
Amortissement |
2.7 FG/kg |
Réparation |
1.6 FG/kg |
Gasoil, lubrifiants |
9.9 FG/kg |
Personnel |
3.9 FG/kg |
Vehicule |
0.0 FG/kg |
Sacs/transports |
0.0 FG/kg |
Intérêt prêt |
0.4 FG/kg |
TOTAL |
18.5 FG/kg |
BENEFICE |
11.5 FG/kg |
BILAN |
BENEFICE |
11.5 FG/kg | |
Recettes annuelles |
Dépenses annuelles | ||
|
|
Amortissement |
242 256 FG/an |
|
|
Réparation |
141 120 FG/an |
|
|
Entretien courant |
869 299 FG/an |
Prestations |
2 646 000 FG/an |
Personnel |
348 000 FG/an |
|
|
Vehicule |
0 FG/an |
|
|
Sacs/transports |
0 FG/an |
|
|
Intérêt prêt |
32 928 FG/an |
BENEFICE |
1 012 397 FG/an |
|
|
TOTAL RECETTES |
2 646 000 FG/an |
TOTAL DEPENSES |
1 633 603 FG/an |