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CLOSE THIS BOOKManuel Progressif PHAST: Approche participative pour la Lutte contre les Maladies diarrhéiques (SIDA - UNDP - WHO, 1998, 71 p.)
Première partie: Présentation du manuel progressif PHAST
Objet et grandes lignes du manuel
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VIEW THE DOCUMENTQu'entend-on par méthode participative?
VIEW THE DOCUMENTPourquoi utiliser des méthodes participatives?
VIEW THE DOCUMENTPHAST et autonomie
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Comment utiliser ce manuel
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Quelques concepts de base essentiels
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Quelques points importants pour l'animateur
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Manuel Progressif PHAST: Approche participative pour la Lutte contre les Maladies diarrhéiques (SIDA - UNDP - WHO, 1998, 71 p.)

Première partie: Présentation du manuel progressif PHAST

Objet et grandes lignes du manuel

Pourquoi utiliser ce manuel?

“Ce projet est arrivé à point nommé. Il a ouvert les yeux de l'équipe. Il nous a donné l'occasion d'observer de près les problèmes de santé des populations défavorisées, sous-alimentées et laissées pour compte des bidonvilles. L'équipe a pu examiner les problèmes de ces habitants en profondeur. Ils ont l'envie, l'aptitude et la volonté d'améliorer leur sort. Avec un peu d'esprit d'initiative, un suivi constant et quelques services, ils peuvent éliminer les conditions insalubres, lutter contre les maladies et améliorer leur environnement grâce à l'approche participative”.

Commentaires d'agents communautaires après expérimentation de ce manuel en Inde.

Combien de fois n'avons-nous pas vu des efforts déployés pour une communauté alors que cette communauté n'en voyait pas la nécessité et n'était pas disposée à apporter son appui? De telles entreprises sont souvent vouées à l'échec. L'approche participative décrite ici prétend éviter de telles situations. Grâce aux étapes de ce manuel, vous devriez pouvoir aider les membres d'une communauté à définir un projet, à en fixer les modalités d'exécution et de financement et à en garantir la pérennité.

L'approche participative conduit à la mise en place d'actions dont les chances de réussite sont bien supérieures à celles de programmes qui imposent des solutions toutes faites aux communautés. Nous vous demandons de lire ce manuel: vous verrez comme la méthode qui y est décrite est simple. Le peu de temps passé à la lecture vous fera gagner beaucoup de temps plus tard. Vos efforts seront récompensés car vous obtiendrez de meilleurs résultats. Vous constaterez que les groupes avec lesquels vous travaillez seront beaucoup plus intéressés par les activités que vous entreprenez ensemble et s'y investiront bien davantage.

Plus précisément, en termes d'hygiène et d'assainissement, ce manuel:

· offre aux personnes qui travaillent dans le secteur de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement un nouveau modèle propre à modifier les comportements d'hygiène

· propose à ceux qui s'occupent de prévention du choléra et autres maladies diarrhéiques un outil qui donne aux communautés le moyen d'éradiquer de telles maladies

· offre aux agents communautaires des méthodes qui peuvent déboucher sur une gestion communautaire des moyens d'approvisionnement en eau et d'assainissement.

Les méthodes participatives décrites ici visent à donner à la communauté avec laquelle vous travaillez les connaissances, l'autonomie et la responsabilité nécessaires. Ainsi, grâce à ces méthodes, vous pourrez contribuer de façon tangible aux efforts pour améliorer l'environnement et la santé.

A qui s'adresse ce manuel?

Avec ce manuel, les agents communautaires disposent d'une méthode qui les aide à induire des changements de comportement en matière d'hygiène et à améliorer les installations d'approvisionnement d'eau et d'assainissement. Cette méthode s'appelle PHAST (acronyme de l'anglais Participatory Hygiene and Sanitation Transformation - en français, Participation à la transformation de l'hygiène et de l'assainissement). Elle s'inspire elle-même d'une autre approche participative dite SARAR (de l'anglais “Self-esteem Associative strengths, Resourcefulness, Action-planning, and Responsibility”, soit Estime de soi, force d'association, esprit d'initiative, planification de l'action et responsabilité). (Se reporter en troisième page de couverture pour tous détails concernant l'historique de ces méthodes participatives).

Avant d'utiliser ce manuel au niveau communautaire, vous devez avoir reçu une formation aux méthodes soit PHAST, soit SARAR. (Voir en deuxième page de couverture pour tout renseignement à ce sujet). Ensuite, ce manuel vous servira d'aide-mémoire pour le déroulement de chacune des activités. Lorsque vous vous serez bien familiarisé avec la séquence des activités, vous aurez moins besoin de ce manuel.

Si vous êtes directeur de projet et que vous envisagiez de créer des ateliers participatifs à l'intention d'agents communautaires, reportez-vous au manuel de Lyra Srinivasan intitulé Tools for community participation: a manual for training trainers in participatory techniques (Outils pour la participation communautaire: manuel de formation des formateurs aux techniques participatives).

Ce que l'initiative PHAST tente de réaliser

L'initiative PHAST doit aider les communautés à:

· améliorer les comportements en matière d'hygiène

· empêcher la propagation des maladies diarrhéiques

· encourager la gestion communautaire des installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement.

A cette fin, il faut:

· mettre en évidence le rapport entre l'assainissement et le niveau de santé

· améliorer l'estime de soi chez les membres de la communauté

· amener la communauté à améliorer ses conditions de vie et à se doter d'installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement dont elle assure la gestion.

Les méthodes utilisées pour atteindre ces objectifs sont dites méthodes participatives.

Qu'entend-on par méthode participative?

Comme leur nom l'indique, les méthodes participatives visent à encourager la participation des individus à des activités de groupe sans considération d'âge, de sexe, de classe sociale ou de niveau d'instruction. Ces méthodes sont particulièrement efficaces pour les femmes (qui, dans certaines cultures, répugnent à exprimer leur opinion ou ne savent ni lire ni écrire). Les méthodes participatives ont pour but de développer la confiance en soi et le sens des responsabilités pour la prise de décisions. Elles rendent le processus de prise de décisions facile et amusant. Elles facilitent la planification au niveau communautaire, favorisent l'enrichissement mutuel et incitent les participants à respecter les connaissances et les compétences d'autrui.

Pourquoi utiliser des méthodes participatives?

Les méthodes participatives ont réussi là où d'autres techniques avaient échoué. Fondées sur les principes de l'éducation des adultes, elles ont été testées à grande échelle en conditions réelles.

Il a été démontré que l'emploi de méthodes participatives était très gratifiant pour les agents communautaires. Ceux d'entre eux qui ont expérimenté ces techniques ne veulent généralement plus revenir aux anciennes méthodes.

Les activités décrites dans ce manuel font appel aux principes de l'apprentissage participatif pour promouvoir des changements en matière d'assainissement. Ces principes sont explicités dans un document d'accompagnement de cette série intitulé Initiative PHAST: Action participative pour la transformation de l'hygiène et de l'assainissement. Une nouvelle méthode de travail avec les communautés. (Voir Références).

PHAST et autonomie

La méthode PHAST renforce la confiance en soi et la capacité individuelle d'agir et d'apporter des améliorations à sa communauté. Les sentiments d'autonomie et de croissance personnelle sont tout aussi importants que les changements d'ordre physique tels que l'assainissement du milieu ou la construction de latrines. Les commentaires suivants de personnes qui ont participé à un programme PHAST illustrent bien ces principes de développement personnel.

“J'ai assisté à beaucoup de réunions communautaires au fil des années mais je n'ai jamais été capable de prendre la parole. Comme je ne sais ni lire ni écrire, je manquais de confiance en moi. Avec ces méthodes, je n'ai pas peur de m'exprimer. Lorsque je vois un dessin en rapport avec un problème qui touche notre communauté, je me dis: “Je connais ce problème, je suis capable d'en parler”.”

Auparavant, je ne me sentais pas concerné et j'attendais que d'autres agissent. Aujourd'hui, je n'ai plus envie d'attendre, je veux me mettre tout de suite au travail!”

“Toute ma vie, j'ai entendu des gens de l'extérieur nous dire ce qu'il fallait faire. C'est bien la première fois qu'on nous écoute.”

Il est donc important d'évaluer les résultats globaux de ces activités à la fois en termes d'améliorations de l'assainissement et d'autonomisation. Toutefois, il se peut que les communautés aient des difficultés à apprécier leurs progrès, qu'il s'agisse de comportements, d'améliorations des installations - par exemple des latrines propres et en ordre de marche - et d'utilisation appropriée de ces moyens. Ce manuel inclut donc certaines activités qui permettent à un groupe communautaire d'apprécier les progrès accomplis. On parle alors d'évaluation interne. Parfois, il faudra également recourir à une évaluation externe pour recueillir des renseignements précis aux fins, par exemple, de comparaison avec un autre programme. Si tel est le cas, il faudra éventuellement faire appel à une personne qualifiée capable de rédiger un rapport sur les résultats. Il vous incombe de déterminer si ce type d'information est nécessaire avant d'entamer le travail avec le groupe communautaire. Si oui, les personnes chargées des activités de surveillance et d'évaluation devraient être impliquées d'emblée, participer à toutes les réunions et être traitées comme les autres participants. Il importe de faire participer le plus possible la communauté à la collecte des informations et - c'est un point tout particulièrement important - de communiquer les résultats au groupe sous une forme compréhensible et intéressante.

Pour des conseils sur ce point, voir le document “Hygiene evaluation procedures: approaches and methods for assessing water - and sanitation - related hygiene practives”. (Voir Références.)

Définitions clés

Etape: Ensemble d'une ou de plusieurs activités axées sur un objectif final.

Activité: Travail du groupe devant permettre de trouver les informations et les capacités nécessaires pour tomber d'accord ou prendre une décision sur un point précis.

Kit d'animation: Ensemble de matériels (tels que dessins) utilisé par l'animateur pour faciliter le travail. On peut créer plusieurs kits participatifs - i.e. pour les maladies diarrhéiques, pour la nutrition, pour le sida, etc. Pour des conseils concernant la constitution de kits d'animation, se reporter à la troisième partie.

Outils: Ensemble de techniques et matériels utilisés par l'animateur pour faciliter le travail du groupe. Ces outils doivent être adaptés à l'environnement et aux circonstances. Vous pouvez également les compléter sur la base de votre propre expérience. Pour des listes d'illustrations types, voir la troisième partie.

Agencement du manuel

Ce manuel se compose de sept étapes. Les cinq premières vous aideront à accompagner le groupe communautaire tout au long du processus de mise en place d'un plan destiné à empêcher la propagation des maladies diarrhéiques grâce à une amélioration du système d'approvisionnement en eau, des comportements en matière d'hygiène et de l'assainissement. Les sixième et septième étapes concernent la surveillance (c'est-à-dire le contrôle des progrès accomplis) et l'évaluation. Les informations recueillies dans le cadre de ces activités serviront à déterminer si le plan a porté ses fruits.

Chaque étape compte de une à quatre activités. Des instructions relatives à l'exécution de chacune de ces activités sont données sous les rubriques suivantes:

· Objectif
· Durée
· Matériels
· Marche à suivre
· Notes

La plupart des activités nécessite l'utilisation de dessins ou d'un tableau, c'est-à-dire d'outils destinés à faciliter la discussion.

Le tableau de la page 8 fait apparaître ces sept étapes, ainsi que les activités qui s'y rapportent et les outils utilisés. Vous pourrez si vous le souhaitez cocher les activités lorsqu'elles sont terminées ou les outils dont vous n'avez plus besoin.

Comment utiliser ce manuel

D'abord se préparer

Avant d'entamer le travail avec le groupe communautaire, vous devez:

· Lire soigneusement ce manuel dans sa totalité en vous assurant que vous comprenez bien l'objectif et les résultats escomptés pour chacune des activités.

· Lire la troisième partie en portant une attention particulière aux listes d'illustrations types correspondant aux diverses activités. Faites une liste des illustrations dont vous pensez avoir besoin.

· Trouver un artiste capable de réaliser ces dessins pour vous. Assurez-vous que les scènes et les personnes représentées sont familières aux membres de la communauté avec laquelle vous utiliserez ce manuel.

· Réunir tous les matériels dont vous aurez besoin pour les activités de groupe telles que: dessins réalisés tout spécialement pour le cours, ruban adhésif, marqueurs, papier de couleur, stickers en couleur, grandes feuilles de papier ou de papier journal, cartes, petites chutes de matériau, coton, boutons, petits cailloux, perles, graines, ciseaux, épingles, punaises, récipient (panier, chapeau, boîte, etc.).

· Vous entraîner avec des amis, des collègues ou des membres de votre famille jusqu'à ce que vous vous sentiez à l'aise.

Réalisez votre kit d'animation

Vous trouverez dans la troisième partie des conseils pour la réalisation de vos propres outils ainsi que des listes types des dessins dont vous aurez besoin. Il va de soi que ces listes ne sont fournies qu'à titre de référence - les kits d'animation doivent être composés d'illustrations adaptées aux personnes avec lesquelles vous travaillerez et à leur milieu. Les coutumes, religions, classes sociales, vêtements, relations interpersonnelles, styles de vie, types d'activités, bâtiments et installations (tels que sources d'approvisionnement en eau et toilettes), végétation et animaux doivent correspondre à ce que l'on peut observer dans votre communauté.

Attention: Pendant le travail, n'utilisez pas de colle ou d'autres produits adhésifs permanents pour la fixation des dessins car ceux-ci devront être déplacés, retirés et réutilisés.

Composition du groupe

Les méthodes participatives conviennent pour de petits groupes (15-40 personnes) soucieux d'améliorer la vie de leur communauté. A ce stade, vous devrez faire appel à votre bon sens. Voici néanmoins quelques exemples de groupes types qui peuvent vous donner une idée du groupe à constituer en fonction de l'objectif recherché.

· Une communauté souhaite améliorer les infrastructures d'eau et d'assainissement dans une école. L'association parents-enseignants est le groupe tout trouvé avec lequel travailler. Certains élèves pourront également être inclus dans le groupe afin de rendre celui-ci encore plus représentatif.

· Un agent communautaire est chargé d'aider une communauté à lutter contre les maladies diarrhéiques. Après discussion avec le personnel du dispensaire et les chefs du village, on décide de former un groupe d'environ 30 personnes qui représenteront les différents intérêts du village.

· La collectivité s'est d'ores et déjà doté d'un comité de 15 personnes assurant la gestion des eaux. Les responsables communautaires décident que ce groupe représentera la communauté.

· Une communauté urbaine de squatters vivant dans des conditions d'extrême précarité sans reconnaissance officielle des autorités locales se voit donner la possibilité d'améliorer ses conditions de vie. En règle générale, une telle communauté n'a que des responsables informels. Les discussions avec ces personnes débouchent sur la création d'un groupe de travail qui représentera cette communauté.

Taille du groupe

On obtient les meilleurs résultats avec des groupes de moins de 40 personnes. En principe, les grands groupes devraient être scindés en petits groupes de 5 à 8 personnes pour l'exécution de certaines activités car de tels groupes sont plus stimulants et favorisent la participation. Si cette solution est retenue, les participants devraient “tourner” d'un sous-groupe à un autre au gré des activités afin que tous les participants aient la chance de travailler ensemble. Une certaine émulation entre les groupes ne peut être que souhaitable. On trouvera dans la description des activités des conseils quant à la composition de sous-groupes.

Les groupes restreints peuvent être conviés à soumettre le résultat de leur travail à l'ensemble du groupe à la fin d'une activité donnée, ceci de deux façons: soit chacun des sous-groupes expose ses résultats, soit, à la fin de l'activité, un seul sous-groupe (mais à tour de rôle) est désigné pour soumettre ses travaux aux autres sous-groupes afin de susciter des commentaires. La seconde méthode est évidemment plus rapide. La présentation des différents points de vue vous aidera à montrer qu'il n'y a pas qu'une seule bonne réponse.

Faut-il suivre les étapes dans l'ordre?

Ce manuel se compose d'étapes elles-mêmes subdivisées en plusieurs activités. Veillez à bien traiter les étapes dans l'ordre car chacune d'elles fournit aux participants la matière ou les connaissances dont ils ont besoin pour aborder l'étape suivante. Au cas où une étape serait sautée, le groupe aurait des difficultés à s'acquitter des activités prévues dans le cadre de l'étape suivante.

Combien de temps cela prendra-t-il?

L'étude du manuel complet avec le groupe communautaire peut durer de deux semaines à six mois. Cette méthode vise à stimuler l'apprentissage et le changement en laissant suffisamment de temps pour l'échange d'informations et les réactions à posteriori. Soyez tolérant: C'est au groupe de trouver son propre rythme.

Progression d'une étape à une autre

Comment savoir quand passer à l'étape suivante?

C'est au groupe d'indiquer quand il est prêt à passer à l'étape suivante. Par exemple, lorsqu'il est prêt à passer de l'étape 2: Analyse du problème à l'étape 3: Elaboration de solutions, les membres du groupe commenceront par exemple à envisager les mesures qu'ils peuvent prendre pour résoudre les problèmes mis au jour.

Faut-il respecter scrupuleusement le temps imparti pour chaque activité?

Les durées ne sont qu'estimatives. Laissez-vous guider par l'ardeur et l'enthousiasme du groupe. Si le groupe manifeste des signes d'agitation ou d'ennui, ou bien si le temps presse, prévoyez une pause ou fixez l'heure ou la date de la prochaine réunion. Abstenez-vous d'indiquer au groupe la durée prévue d'une activité.

Comment passer d'une étape à la suivante?

S'il y a une longue interruption entre les étapes, assurez-vous que le groupe sait quel niveau il a atteint et ce qu'il a décidé. Revoyez les notes (voir page suivante) de la réunion précédente. C'est une bonne façon de s'assurer que le groupe a bien compris le travail qui a été effectué et souscrit toujours aux décisions prises plus tôt.

Est-il possible de modifier les activités?

Lorsque vous aurez acquis suffisamment d'expérience et de confiance, vous pourrez à votre guise modifier l'ordre des activités, supprimer certaines activités ou en ajouter d'autres.

Tenir des dossiers et enregistrer le résultat des activités

Le groupe devrait noter les conclusions auxquelles il est parvenu et les décisions prises pour chaque étape. En général, ces conclusions et décisions refléteront clairement le travail produit pendant l'activité et prendront par exemple la forme d'une carte communautaire. Les résultats de chaque activité peuvent être affichés sur les murs, éventuellement dans un lieu public fréquenté par le reste de la communauté. La forme à donner aux dossiers dépend de plusieurs facteurs, et notamment du degré d'alphabétisation du groupe. Grâce à ces dossiers, les participants ont la possibilité de revoir rapidement, si nécessaire, les progrès accomplis.

Certaines idées devront éventuellement être notées et affichées ou présentées à des personnes qui ne participent pas directement au travail. En général, le mieux est que le groupe choisisse un ou plusieurs volontaires pour s'acquitter de cette tâche. En l'absence de volontaires, vous pourrez éventuellement désigner une personne que vous jugez apte à faire ce travail.

Ces dossiers doivent être disponibles à chaque réunion afin que les résultats des séances précédentes puissent être revus facilement. Si le groupe hésite, est dans le doute, est incapable de parvenir à un consensus ou bien si la participation faiblit, vous devrez éventuellement l'aideren revoyant les conclusions et les décisions des rencontres précédentes.

Evaluer chaque activité

Il est important de connaître les réactions du groupe sur la pertinence des activités, les points jugés bons ou mauvais et les améliorations possibles. C'est pourquoi il faut évaluer chacune des activités une première fois au terme du travail et, si possible, une deuxième fois avant d'entamer une nouvelle étape ou une nouvelle activité.

Quelques concepts de base essentiels

Nature et transmission des maladies diarrhéiques

La diarrhée est généralement provoquée par l'absorption d'aliments ou d'eau contaminés par des excréments humains. Les nourrissons peuvent être atteints de diarrhée après avoir été nourris à la main par quelqu'un dont les mains sont sales, ou avoir porté à leur bouche des objets sales. Le diagramme ci-dessous montre les voies de contamination courante de l'homme: par les doigts, les mouches (insectes), les champs et les liquides, la nourriture ou directement dans la bouche. La diarrhée eut être le plus souvent évitée. Le tableau ci-après (voir page 14) fournit de plus amples renseignements sur la maladie diarrhéique.

Renseignements complémentaires sur les maladies diarrhéiques

Qu'est-ce qui provoque la diarrhée?

Des germes présents dans les excréments humains qui pénètrent dans la bouche.

Ces germes peuvent être présents dans l'eau, dans la nourriture ainsi que sur les mains ou sur des objets sales.

Par exemple, les enfants peuvent être atteints de diarrhée si leurs mères préparent leur nourriture avec des mains ou des ongles sales.

Rougeoles et certaines autres maladies.

Pourquoi la diarrhée est-elle dangereuse?

La diarrhée provoque chez l'enfant et l'adulte une déshydratation intense qui peut entraîner la mort.

La diarrhée peut également causer ou aggraver la malnutrition pour les raisons suivantes:

· dénutrition

· les nutriments servent à réparer les lésions au détriment de la croissance

· une personne souffrant de diarrhée n'a parfois pas d'appétit

· il arrive que les mères ne nourrissent pas normalement leur enfant si celui-ci souffre de diarrhée

Comment savoir si une personne souffre de diarrhée?

Chez une personne souffrant de diarrhée, les selles contiennent davantage d'eau que normalement, avec parfois du sang.

On parle de diarrhée en cas de trois selles liquides ou plus par jour (24 heures).

Que faire en cas de diarrhée?

1. Faire absorber de grandes quantités de liquide au malade.

Administrer l'un quelconque des liquides suivants:

· lait maternel
· solution de réhydratation par voie orale
· eau (bouillie et tiédie)
· soupe, eau de cuisson du riz, yaourt
· jus de fruit, thé léger, lait de coco
· céréales cuites

2. Donner de la nourriture

3. En cas de diarrhée grave, faire appel à une personne compétente.

Que faire pour enrayer les maladies diarrhéiques?

1. Prendre toute mesure de sécurité qui s'impose pour l'évacuation des excréments, en particulier dans le cas de jeunes enfants et de nourrissons ou de personnes atteintes de diarrhée.

2. Se laver les mains après la défécation ou la manipulation d'excréments, avant de donner de la nourriture, de manger ou de manipuler des aliments.

3. Protéger l'eau potable contre la contamination par les excréments, à la maison et à la source.

Empêcher la transmission

L'objet de tout programme communautaire de prévention des maladies diarrhéiques est de bloquer les voies de transmission. Le diagramme de la page 15 montre clairement qu'un assainissement de qualité résulte d'une combinaison d'infrastructures et de comportements. Les trois grandes règles d'hygiène suivantes permettent de réduire au maximum les maladies diarrhéiques:

· Elimination efficace des excréments, en particulier chez les nourrissons, les jeunes enfants et les personnes souffrant de diarrhée.

· Lavage des mains après défécation, après contact avec les selles du nourrisson, avant de nourrir des enfants, de manger et de toucher à de la nourriture.

· Protection de l'eau potable contre la contamination fécale, à la maison et à la source.

Prise de conscience de la santé et évolution communautaire

Le remplacement des points d'eau communaux par un système d'adduction d'eau à domicile peut procurer une amélioration sensible de la qualité de la vie. Avec l'approvisionnement en eau à domicile, les usagers disposent de davantage d'eau pour se baigner, abreuver les animaux, arroser les jardins, et jouissent par ailleurs d'une plus grande intimité pour la défécation. Clairement perçus, les avantages en termes d'agrément, d'intimité et de prestige peuvent pousser une communauté à améliorer son environnement.

Pourtant, les gens ont parfois des difficultés à saisir le rapport entre la santé et les conditions d'approvisionnement en eau et d'assainissement. C'est pourquoi on pourra obtenir des changements durables en déclenchant une telle prise de conscience. Ce manuel contient des méthodes d'enseignement non traditionnel faites pour vous aider à atteindre cet objectif.

Mieux faire prendre conscience de la santé

Cette prise de conscience apparaît lorsque les gens sont en mesure de décrire comment leur environnement et leur propre comportement interviennent dans la transmission des maladies. Ce manuel part du principe que les communautés peuvent et doivent comprendre les modes de transmission des maladies diarrhéiques, et que cette connaissance peut les inciter à modifier leur comportement d'hygiène.

Une fois cette connaissance acquise, les gens peuvent identifier les divers modes de barrage des voies de transmission. Ils peuvent également soupeser les avantages et les inconvénients qui accompagnent ce barrage dans leurs foyers et dans la communauté. Qu'en est-il en termes de désagrément, de temps et d'argent? Quels en seraient les avantages? Le jeu en vaut-il la chandelle? Dans ce manuel, trois activités reposent sur l'acquisition d'une nouvelle compréhension: Bons et mauvais comportements d'hygiène, Modes de transmission de la maladie et Barrage des voies de contamination.

Selon un autre principe, il est bon que les communautés jugent leurs comportements et leurs infrastructures actuels, puis les modifient petit à petit. Ainsi, elles peuvent apporter des améliorations progressives en veillant à consolider chaque acquis (et en s'assurant qu'il peut être sauvegardé) avant de passer à l'étape suivante. L'activité Choix d'améliorations en matière d'assainissement concerne l'élaboration de mesures propres à améliorer les comportements d'hygiène. (Parallèlement, les communautés devraient tenir compte de facteurs tels qu'agrément, intimité, état social et dignité).

Grâce aux méthodes participatives et à une meilleure connaissance des rapports entre santé d'une part, bien-être et développement communautaire d'autre part, une communauté peut s'investir dans la mise en oeuvre d'un plan d'amélioration de ses conditions de vie.

Autres utilisations de ce guide

Les méthodes participatives SARAR ont été utilisées à des fins diverses. Le présent manuel concerne la lutte contre les maladies diarrhéiques et la mise en place d'une gestion communautaire des infrastructures d'eau et d'assainissement. Il peut cependant être modifié et utilisé pour la lutte contre d'autres maladies en rapport étroit avec l'environnement telles que paludisme, parasites intestinaux, schistosomiase et dengue. Il peut aussi être repensé en vue d'une utilisation pour des maladies autres que celles en rapport avec l'hygiène du milieu, le sida par exemple.

Quelques points importants pour l'animateur

En tant qu'animateur, vous devez avant tout vous convaincre que vous n'êtes pas un enseignant!

Votre rôle est d'aider ou de “faciliter les choses”. Grâce aux activités décrites dans ce manuel, vous pourrez aider le groupe à:

· cerner les questions importantes
· exprimer ses préoccupations
· exposer ses problèmes
· analyser ces problèmes
· identifier des solutions possibles
· retenir des options appropriées
· élaborer un plan d'action pour la mise en oeuvre des
· solutions identifiées d'un commun accord
· évaluer les résultats de ce plan.

Vous ne devez donc pas:

· diriger le groupe
· donner des informations au lieu de laisser le groupe les trouver lui-même
· conseiller le groupe ou lui suggérer que faire
· sous-entendre ce qu'est la bonne réponse à une activité donnée
· corriger le groupe.

Si, par exemple, vous fournissez des renseignements pendant la phase préalable d'identification des problèmes, vous prenez le risque de diriger le groupe. La seule exception à cette règle est lorsque le groupe demande sans ambiguité des renseignements techniques précis afin de pouvoir aller de l'avant ou lorsque les informations dont il dispose sont incorrectes. Le cas peut se poser lors des étapes d'analyse ou de planification.

Les méthodes participatives ne réduisent pas la tâche de l'agent communautaire mais plutôt la redéfinissent. Votre rôle est d'inciter la communauté à s'impliquer. Vous essayerez de créer un environnement qui permette au groupe de découvrir les informations par lui-même. Du coup, les participants acquérront la confiance et l'estime de soi nécessaires à l'analyse des problèmes et à l'élaboration de solutions.

Vous êtes un animateur, non un chef qui oriente le groupe là où il souhaite le voir aller. Votre rôle consiste à aider le groupe à mieux comprendre sa propre situation et à prendre des décisions en toute connaissance de cause quant aux moyens d'améliorer cette situation.

La seule solution valable est celle que les participants trouvent eux-mêmes. En tant que personne extérieure, vous ne pouvez pas percevoir leur situation comme eux la perçoivent, aussi dévoué, intéressé ou impliqué que vous soyez. C'est pourquoi les idées du groupe sont plus importantes que ce que vous pouvez penser ou sentir. C'est au groupe qu'il incombera de rendre des comptes à la communauté dans son ensemble et de justifier les décisions prises. Dernier point: Ne sous-estimez jamais les ressources non exploitées des participants qui composent votre groupe: Donnez-leur en toute circonstance la possibilité de se surprendre eux-mêmes; vous serez sans doute le premier surpris.

Tous les participants sont égaux

Telles qu'elles ont été élaborées, les activités de ce manuel présupposent que la participation de chaque membre du groupe est également importante. Par ailleurs, vous devez être perçu comme étant au même niveau que les participants, non comme une figure faisant autorité. L'information doit s'écouler librement de vous au groupe et du groupe à vous. Ce double partage garantit l'égalité entre vous et le groupe. A l'évidence, il est essentiel que vous ayez une bonne écoute.

Il n'y a pas qu'une seule réponse juste

Les activités PHAST sont du type ouvert. En d'autres termes, il n'y a pas une seule réponse ou un seul résultat corrects. Les décisions prises par le groupe reflètent ce qui est bon pour le groupe et ce qu'il est en mesure d'assumer.

Créez une atmosphère conviviale

Comme il s'agit de tomber d'accord sur des priorités pour certaines activités ou d'élaborer un plan d'amélioration des comportements d'hygiène et des infrastructures d'assainissement, les participants doivent pouvoir travailler ensemble. C'est pourquoi les séances participatives s'ouvrent souvent par une activité amusante destinée à rompre la glace et à détendre l'atmosphère. Vous devez veiller à ce que l'atmosphère soit détendue pendant tout le processus de planification. Dans la plupart des cultures, on trouve des jeux et des chants traditionnels qui peuvent être utilisés pour favoriser l'esprit de groupe. La première activité, qui a trait aux histoires communautaires, constitue une bonne entrée en matière pour détendre l'atmosphère.

Que faire face aux personnalités dominantes

La méthode SARAR vise tout spécialement à stimuler la participation du groupe dans son ensemble en empêchant le plus possible les fortes personnalités d'occuper le devant de la scène. Pourtant, il peut arriver que le travail du groupe soit paralysé par un individu qui essaie de tout régenter.

Dans ce cas, renseignez-vous sur la personne - est-ce un chef désigné ou bien simplement une personne qui aime se mettre en avant ou qui est agressive, sans soutien ou influence particulière au sein du groupe? Avec ce type d'individu, il faut soit prendre la personne à part et la convaincre de l'importance de la dynamique de groupe, soit lui donner une tâche distincte qui l'occupera pendant que le groupe poursuit son travail. Si la personne en question est un responsable communautaire, adressez-vous à elle officiellement ou en privé dès le début du travail, expliquez-lui la démarche poursuivie et essayez d'obtenir son adhésion. Vous devriez pouvoir la convaincre que le fait de laisser les membres du groupe participer pleinement et sur une base d'égalité débouchera sur la croissance personnelle et une amélioration pour tous.

Instructions valables pour l'ensemble des activités

1. Tout le matériel doit être prêt avant le démarrage de chaque activité.

2. Assurez-vous que les affiches sont suffisamment grandes pour être vues par tous.

3. Essayez de limiter la taille du groupe à 40 personnes maximum.

4. Assurez-vous que les participants peuvent se parler facilement; faites-les si possible s'asseoir en cercle.

5. Commencez chaque nouvelle séance par une mise en train, un jeu ou un chant par exemple.

6. Exécutez une activité à la fois en suivant les instructions du manuel.

7. Laissez-vous guider par les exigences du groupe. Le temps imparti pour chacune des activités n'est donné qu'à titre indicatif.

8. Lorsque vous assignez une tâche au groupe, respectez au pied de la lettre la formulation prescrite.

9. Félicitez les individus pour leurs contributions. Souvenez-vous, il n'y a pas de réponses fausses.

10. Animez, ne dirigez pas.

11. Efforcez-vous d'encourager la participation active de chaque participant. Dans vos réponses, abstenez-vous de mentionner les erreurs ou de porter des jugements critiques.

12. Tenez compte du niveau d'alphabétisation des participants et trouvez des moyens qui leur permettent d'enregistrer ce qui a été débattu et convenu.

13. Veillez à ce que le groupe range le matériel et les dossiers en lieu sûr.

14. A la fin de chacune des activités, demandez aux membres du groupe d'évaluer l'activité en question en précisant ce qu'ils ont appris, ce qu'ils ont aimé et ce qu'ils n'ont pas aimé.

15. A la fin de chaque séance, félicitez les membres du groupe pour leurs efforts et donnez-leur un bref aperçu du programme de la séance suivante.

16. Au début de chaque nouvelle réunion, demandez au groupe de faire le point du travail accompli jusqu'ici et des décisions qui ont été prises.

Ranger et entreposer le matériel PHAST en vue d'une utilisation ultérieure

Décidez à l'avance comment ranger et entreposer le matériel à des fins d'utilisation future. Chargez une équipe de retirer les illustrations des murs et de ranger le matériel (dans de grandes enveloppes ou dans des boîtes soigneusement étiquetées) après la dernière réunion. Si possible, établissez une liste de pointage pour tous les matériels afin de ne rien perdre ou oublier.

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