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CHAPITRE 10 - EFFETS DE LA TRANSFORMATION ARTISANALE OU SEMI-INDUSTRIELLE DES LEGUMES
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10.2 Effets sur l'environnement
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VIEW THE DOCUMENT10.2.1 Recyclage des sous-produits solides
VIEW THE DOCUMENT10.2.2 Recyclage des eaux résiduaires (effluents)
VIEW THE DOCUMENT10.3 Consommation énergétique
VIEW THE DOCUMENT10.4 Consommation en eau

Conservation des Légumes à Petite Échelle (CTA - ILO - WEP, 1990, 186 p.)

CHAPITRE 10 - EFFETS DE LA TRANSFORMATION ARTISANALE OU SEMI-INDUSTRIELLE DES LEGUMES

10.1 Effets sur la valeur nutritionnelle des produits finis

Les procédés de transformation étudiés dans le présent dossier technique visent à prolonger la durée de conservation des légumes. Ces procédés sont donc bénéfiques dans leur ensemble, car ils permettent la consommation hors saison d'une grande variété d'aliments sains et offrent de bonnes qualités nutritionnelles et organoleptiques.

Quelques-uns de ces procédés entraînent cependant certaines modifications de la valeur nutritionnelle initiale des légumes; il importe de les connaître pour tenter de les minimiser. Ces modifications et les précautions qu'elles appellent sont présentées au tableau 41.

Le mode de conditionnement lui-même peut avoir une influence sur la valeur nutritionnelle des produits finis après stockage; c'est ainsi que, dans le cas des produits déshydratés, l'imperméabilité de l'emballage à l'oxygène assure une meilleure préservation de certaines vitamines. De même, le verre, plus inerte que le métal, n'engendre avec le produit fini aucune réaction chimique susceptible d'altérer les caractéristiques nutritionnelles et organoleptiques de celui-ci.

Des méthodes onéreuses et sophistiquées de transformation (lyophilisation) et de conditionnement (sous gaz inerte, par exemple) permettent d'améliorer la qualité des produits finis et de préserver les éléments nutritifs. L'examen de ces procédés n'entre toutefois pas dans le cadre de la présente étude. Nous nous sommes bornés par conséquent à préciser les précautions à prendre pendant la transformation pour limiter les pertes vitaminiques et minérales et conférer au produit fini des propriétés organoleptiques satisfaisantes.

10.2 Effets sur l'environnement

Les sous-produits résultant de la préparation et de la conservation des fruits se présentent sous forme de produits solides (déchets d'épluchage, écarts de triage et de parage) et de produits liquides (eaux de lavage ou de blanchiment). L'utilisation éventuelle de ces deux types de sous-produits est donc sensiblement différente.

10.2.1 Recyclage des sous-produits solides

Ces produits peuvent être soit utilisés directement, soit préalablement transformés avant leur utilisation.

a) Alimentation animale

Les déchets (feuilles de manioc, fanes de haricot) peuvent être donnés aux animaux soit à l'état frais - directement après leur production, ou après avoir été séchés au soleil (les séchoirs à combustible sont utilisables mais augmentent le prix de l'opération) -, soit après ensilage (les déchets broyés sont entassés dans un silo hermétique dans lequel ils fermentent).

Tableau 41. Précautions à prendre lors de la conservation des légumes

Prétraitement ou traitement

Avantages

Inconvénients

Améliorations possibles

Stockage avant transformation


Pertes de vitamines (vitamine C, notamment)

Approvisionnement régulier de l'usine pour éviter des stocks trop importants

Epluchage

Elimination des parties plus ou moins indigestes

Pertes vitaminiques (vitamines abondantes dans et sous la peau)

Eviter les traitements alcalins
Conserver sous l'eau après épluchage si la transformation n'est pas immédiate

Traitement à l'anhydride sulfureux (SO2)

Préservation améliorée de la vitamine C
Protection contre les dégradations microbiologiques et enzymatiques

Destruction de la vitamine B1


Blanchiment, cuisson

Modification du goût et de la consistance
Gélatinisation de l'amidon, donc digestibilité meilleure
Destruction de certaines enzymes néfastes

Destruction, donc perte de minéraux, arômes et vitamines hydrosolubles
Pigmentation amoindrie
Inactivation par la chaleur, donc perte de vitamine C thermolabile

Préférer la vapeur à l'eau
Cuire en gros morceaux ou sans peler
Pré-ébullition et cuisson courte
Ajouter un agent de conservation de la couleur (bicarbonate de soude) pour préserver la chlorophylle

Séchage au soleil

Amélioration du goût (par rapport au séchage à l'air chaud)

Pertes de vitamines
Brunissement

Sécher des morceaux de taille homogène

Séchage à l'air chaud (à l'abri du rayonnement solaire)

Protection améliorée de la vitamine A par rapport au séchage au soleil

Pertes de vitamines B1 et C et de carotènes (même si atténuées)


Conservation par le sel


En cas de dessalage, pertes de vitamines et sels minéraux par dissolution


Conservation par le vinaigre


Pertes vitaminiques par oxydation
Irritation du tube digestif


Conservation par fermentation

Modification de la texture (ramollissement), d'où une meilleure digestibilité

Pertes vitaminiques


Pasteurisation


Pertes vitaminiques et minérales par dissolution dans le liquide de couverture

Réduire la durée des traitements en diminuant la taille des morceaux
Refroidir les récipients le plus rapidement possible
Remplir à chaud
Utiliser des récipients aussi thermoconducteurs que possible

Conservation par stérilisation

Amélioration de la digestibilité



b) Engrais vert

Cette solution pratique et peu onéreuse nécessite un broyage grossier des déchets avant leur enfouissement régulier dans les champs. Elle présente un certain danger de contamination des cultures.

c) Utilisation énergétique

Pour pouvoir être utilisés à des fins énergétiques, les sous-produits végétaux doivent subir un séchage préalable. Ce séchage peut être réalisé:

- par voie sèche, à l'aide de séchoirs à combustible ou d'un gazogène;

- par voie humide (la fermentation méthanique donne lieu à la production de méthane et d'éléments fertilisants). L'opération s'effectue dans un digesteur.

10.2.2 Recyclage des eaux résiduaires (effluents)

Ces eaux sont utilisées soit directement par épandage sur les champs qu'elles enrichissent en sels minéraux, soit après épuration mécanique (décantation, filtration), physico-chimique (à l'aide d'agents chimiques de précipitation) ou biologique (bactéries).

10.3 Consommation énergétique

Le tableau 42 indique les besoins en énergie pour diverses techniques de conservation.

Tableau 42. Consommation énergétique comparative de différentes techniques de conservation

Technique de conservation

Consommation en équivalent vapeur (kg de vapeur/100 kg de produit à traiter)

Déshydratation solaire (par convection naturelle)

0

Déshydratation par combustibles

70-300

Pasteurisation

30-50

Stérilisation

50-100

La déshydratation par combustibles exige considérablement plus d'énergie que les autres techniques de conservation. Toutefois, le coût du produit fini est également fonction du prix du conditionnement, sensiblement moins élevé dans le cas de produits déshydratés que dans le cas de légumes appertisés ou pasteurisés, ceux-ci étant nécessairement conservés en récipients de verre ou de métal.

Cette technique n'est donc pas à exclure a priori à cause de sa forte consommation énergétique. On y aura recours dans des unités de transformation localisées, là où du combustible est facilement disponible et peu onéreux.

10.4 Consommation en eau

La consommation en eau d'une unité de conservation constitue elle aussi un critère important du choix technologique et peut avoir des conséquences considérables pour l'environnement dans le cas des régions sèches.

Outre les prétraitements qui utilisent une grande quantité d'eau, la pasteurisation et la stérilisation nécessitent entre 0,3 et 0,6 m3 d'eau pour 100 kg de produit à traiter. Des méthodes peuvent être utilisées pour économiser l'eau:

- utilisation échelonnée de l'eau: cette méthode consiste à réutiliser la même eau à plusieurs fins, comme le montre le schéma de la figure 65;

- réemploi de l'eau après épuration. L'épuration, même si elle coûte cher, peut s'avérer avantageuse dans bien des cas si l'on tient compte du coût de l'eau fournie à l'usine, des pertes de matières premières de valeur pouvant être rejetées avec l'eau et des frais d'épuration des cours d'eau dans lesquels sont déversés les effluents d'autres utilisateurs.


Figure 65. Exemple d'utilisation échelonnée de l'eau (Source: ONUDI, 1970)

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